Chrystèle Viornery
Héritière d’une longue lignée de soyeux lyonnais, j’ai exercé pendant 30 ans dans l’univers du textile et de la confection haut de gamme.
Attirée depuis toute petite par les arts manuels, puis par les beaux-arts et les métiers d’art, j’explore depuis une quinzaine d’années différents médium et techniques entre ces trois pôles.
Sur mes premières toiles abstraites apparaissaient souvent des rendus de matières textiles tissées. Recherchant toujours plus de richesse dans les matières et les couleurs, j’ai rajouté du tricot de fil de fer, de la laine, des morceaux de tissus.
Mais il me fallait encore plus de volume, plus de mélanges de matières. Et le réemploi de textiles « abandonnés » faisait de plus en plus sens, alors que je vivais personnellement une période de ma vie particulièrement déstabilisante. J’ai petit à petit troqué la peinture pour les aiguilles et les ciseaux, pour essayer de faire du beau avec de l’abandonné, des vêtements troués, de vieilles cravates en soie, des chutes de belles matières inutilisées.
Inspirée et formée par une tante douée et passionnée par le travail du fil, de la terre et de l’osier, j’ai commencé à tisser. Sont apparus alors ces sortes de « bijoux de mur », sculptures murales à base de textiles glanés de-ci de-là. Ils sont faits de fils métalliques tricotés, de laines et galons divers tissés, d’assemblages de morceaux de vieux vêtements, rebrodés de perles et de fils, avec parfois des breloques fabriquées en porcelaine.
En parallèle, des petites statuettes de terre, porcelaine papier et textiles voient doucement le jour.